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Depuis notamment le programme de la Datar, les travaux photographiques sur le paysage ont connu un redéploiement significatif. A l’écart d’une vision purement plastique ou romantique, les photographes ont exploré toutes sortes de territoires et non plus seulement des sites qui pouvaient se prêter à une composition répondant aux critères esthétiques marqués par l’histoire de la peinture. Ils ne se sont pas seulement recommandés d’une objectivité documentaire, ils ont également formulé des idées, pris des positions sur ce qu’ils voyaient, élaboré des concepts. Dès ses premiers travaux, Edith Roux s’inscrit dans cette perspective, choisissant d’abord de s’exprimer autour d’une ligne où la nature rencontre des sites industriels. Ici, elle explore les territoires à la périphérie des villes. Une fois encore, elle montre une frontière, une ligne de partage entre les zones industrielles et commerciales souvent aménagés à la hâte, pour ne pas dire à la légère, et une nature menacée, rendue fragile par la proximité d’une urbanisation peu scrupuleuse. L’intérêt de ce travail autour de grandes métropoles réside dans le fait qu’il est mené à différents endroits d’Europe. Et tous ces paysages affectés du même symptôme finissent par se ressembler, au nord comme au sud.

Gabriel Bauret

(Catalogue Estivales Photographiques du Trègor, L’imagerie, Lannion, 1999)