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Les Portés


 


Les Portés, 2017, Installation/photographies

Dans l’installation Les Portés (2017), des photographies de tailles variées, tirées
sur dos bleu sont collées directement sur le mur. Il s’agit de cartes postales de
l’époque coloniale en Côte d’Ivoire entre 1908 et 1937. Certaines images sont
intégralement présentées, perpendiculairement au mur. D’autres, placées de
la même façon, ne laissent apparaître qu’une portion de l’image, comme si le
reste était caché dans le mur. Ces cartes postales représentent des colons en
Côte d’Ivoire, portés dans des hamacs ou chaises porteuses par des Africains,
probablement des Ivoiriens.
Dans certaines images, l’artiste a effacé des éléments pour ne laisser
apparaître que les colons dans une situation de « portés » ainsi que le texte
de la carte postale. L’arrière-plan formé de pixels fait référence à la période
contemporaine. Flottant dans cet espace, les colons apparaissent dans une
position absurde, voir ridicule. Dans d’autres images, seuls subsistent les
porteurs et les légendes. Les silhouettes des Ivoiriens se détachent sur un
fond gris et apparaissent ainsi dégagés de leur position de servilité où les
avaient placés les colons. Certaines découpes sur leur corps, correspondant à
l’emplacement d’un hamac ou d’un colon, sont autant de traces laissées sur un
corps social blessé. Les gestes de porter sont laissés en suspens et les bras
levés se transforment en élan de résistance. Sont-ils précurseurs d’espoir vers
le désir d’une Afrique qui marchera sur un chemin qu’elle se sera choisie


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